Encouragés par la réussite d’une première édition en septembre 2022, le festival Trace(s) redétermine en 2023 ses objectifs fondateurs : questionner la notion de folie comme élément constitutif de tout être humain et faire des lieux de soins des espaces ouverts à la réflexion collective, à la création et au partage de connaissances en résonnance avec l’ensemble du corps social.
À partir de cette année, le festival se déploie sur plusieurs lieux et plusieurs jours : une nouvelle forme organique, un corps rhizomique qui cherche à subvertir les idées préconçues par le cloisonnement et la hiérarchisation des savoirs, de la culture et des soins : le savant et le sauvage, le haut et le bas, le in et le off, le thérapeutique et l’artistique. Du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre à Paris, Saint-Maurice et Villiers-sur-Marne, le festival propose une forme d’itinérance et aussi d’échange entre différents lieux d’accueil et de soins en psychiatrie.
Des événements de nature différente feront alterner temps d’échange et de rencontre, temps d’écoute et de représentation. Expositions, conférences, spectacles théâtraux et musicaux interrogeront les rapports existants entre corps humain et mémoire. L’art révèle, transforme, sublime les traces que mémoire et oubli inscrivent dans nos corps.
Aujourd’hui, les évidentes blessures de notre corps social nous obligent plus que jamais à sortir de notre individualisme contemporain. Nos corps qui refusent de s’assujettir aux normes et à l’imposition d’un genre prédéfini ne sont pourtant pas moins sensibles aux questionnements de notre époque. Nos corps qui touchent, regardent, entendent et qui en même temps se sentent touchés, regardés, entendus, se définissent aussi dans leur rapport au monde. Donner à ces corps en révolte, en combat, en transition, espaces d’expression et d’écoute est la vocation même de ce festival.
Gustavo Giacosa, directeur artistique
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